Embolisation des artères prostatiques (EAP)

Conditions de l'intervention

2H
HDJ
XA / CT
AL + AS

Pourquoi réalise-t-on cette intervention ?

L’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) touche plus d’un homme sur deux après 60 ans. Lorsque le traitement médical ne suffit plus, deux solutions mini-invasives de première intention sont aujourd’hui disponibles :

Résection trans-urétrale de prostate (RTUP)
Embolisation des artères prostatiques (EAP)

L’EAP consiste à diminuer l’afflux sanguin de la prostate : la glande se rétracte progressivement, réduisant la gêne urinaire. Les études randomisées montrent une amélioration des scores IPSS et de débit urinaire comparable à la RTUP, avec :
– absence de section urétrale (pas de risque d’éjaculation rétrograde dans >80 % des cas),
– très faible risque de saignement, pas de sonde longue durée,
– réalisation sous anesthésie locale ; sortie le jour même.

Préparation avant l’acte

• Bilan urologique : IPSS, débitmétrie, PSA.
• IRM ou échographie trans-rectale pour mesurer le volume.
• Angioscanner pelvien (cartographie des artères prostatiques).
• Arrêt transitoire des anticoagulants/anti-agrégants si possible (discuté avec votre cardiologue).
• À jeûn 6 h, boissons claires jusqu’à 2 h.
• Consultation anesthésique : la procédure se fait en anesthésie locale + sédation courte (pas de curarisation ni intubation).

Comment se déroule l’intervention ?

1. Ponction de l’artère radiale (poignet) ou fémorale sous échographie.
2. Cathéter guide jusque dans les artères iliaques, puis micro-cathéter sélectif dans chaque artère prostatique.
3. Injection de microparticules calibrées (domaine 100–300 µm) jusqu’à obturation super-sélective du réseau prostatique.
4. Contrôle final par CBCT (scanner cone-beam) pour vérifier l’absence d’embolisation non cible.
La durée totale est d’environ 1 h 30 – 2 h. Vous regagnez votre chambre sans sonde urinaire.

Suites & suivi

• Retour à domicile le jour même (HDJ) ou le lendemain.
• Gêne pelvienne modérée 24–48 h, soulagée par antalgiques simples.
• Amélioration progressive du jet et de la fréquence mictionnelle : bénéfice pleinement ressenti à 1-3 mois.
• Contrôle urologique à 1, 3 et 12 mois (IPSS, débit, échographie).
• Reprise des activités habituelles en 48 h (pas de sport intensif pendant 1 semaine).

Risques & complications potentielles

• Hématome au point de ponction (<5 %).
• Syndrome inflammatoire transitoire : fièvre, brûlures mictionnelles (<10 %).
• Embolisation non cible (vessie, rectum) : exceptionnelle (<1 %) grâce au contrôle CBCT.
• Dysfonction érectile majeure : très rare (<1 %).
• Échec ou récidive nécessitant RTUP secondaire : ~10 % à 3 ans.

Comparaison EAP / RTUP
Avantages EAP : aucune incision urétrale, conservation de l’éjaculation, pas de syndrome TURP, réalisé sous AL, ambulatoire, retour rapide à la vie active.
Avantages RTUP : réduction de volume immédiate, référence historique avec plus de recul à 10 ans.
Les deux techniques sont désormais reconnues comme options de première ligne pour les prostates 40–80 mL selon la majorité des études internationales.

Une question ?

Notre équipe de radiologie interventionnelle et le service d’urologie travaillent conjointement pour vous proposer la solution la mieux adaptée.

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