TIPS / DIPS – Création, révision
Conditions de l’intervention
Pourquoi réalise-t-on cette intervention ?
Le TIPS (shunt porto-systémique intra-hépatique
trans-jugulaire) crée un « pont » entre veine porte et veines
hépatiques à l’aide d’un stent recouvert. Il réduit la pression
portale responsable :
• d’hémorragies digestives par varices œsophagiennes ;
• d’ascite réfractaire ;
• de syndromes hépato-rénaux récurrents.
Le DIPS (direct intra-hepatic portosystemic shunt)
suit le même principe mais relie directement la veine cave inférieure
au système porte, utile quand les veines hépatiques sont
thrombotiques (ex. Budd-Chiari).
Préparation avant l’acte
• Bilan sanguin : NFS, coagulation, créatinine, ions.
• Doppler et scanner/IRM pour cartographier porte et veines
hépatiques.
• Arrêt ou adaptation des anticoagulants (selon avis
hépatologue/ anesthésiste).
• Jeûne solide 6 h, liquides clairs jusqu’à 2 h avant.
• Consentement écrit ; explication du risque
d’encéphalopathie porto-systémique.
Comment se déroule l’intervention ?
• Sous anesthésie générale, un abord veineux
jugulaire est réalisé.
• Un cathéter est guidé dans une veine hépatique (ou la VCI
pour un DIPS).
• À l’aide d’une aiguille spéciale (Rösch-Uchida), le radiologue
traverse le parenchyme vers la veine porte ; la trajectoire est
confirmée par écho-Doppler intravasculaire ou US trans-abdominal.
• Un stent recouvert (généralement en ePTFE) est déployé et
dilaté ; la pression portale est contrôlée.
• En cas de révision, on dilate / re-stente le TIPS
rétréci ou thrombosé.
Durée moyenne : 90 – 120 min.
Suites & suivi
• Surveillance en USC ou service conventionnel 24 – 48 h :
constantes, bilan hépatique, échographie Doppler.
• Le lever est autorisé dès le lendemain.
• Traitement préventif de l’encéphalopathie (lactulose ± rifaximine)
systématique les premières semaines.
• Contrôle Doppler à 1, 3, 6 mois puis tous les 6 – 12 mois.
• Re-dilatation ou re-stenting en cas de gradient portosystémique
> 12 mmHg ou récidive d’ascite/ hémorragie.
Risques & complications potentielles
• Encéphalopathie porto-systémique : 25 – 35 % des
patients (souvent réversible par traitement médical).
• Hémorragie intra-abdominale (traversée capsulaire).
• Thrombose ou dysfonction du stent : 20 – 30 % à un an.
• Insuffisance cardiaque à haut débit chez sujets fragiles.
• Exceptionnel : perforation biliaire, infection du stent.
Les bénéfices (contrôle des saignements, ascite) excèdent
largement ces risques dans les indications validées.
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